Qu'est-ce que l'Open Source ?
Logiciel libre
Le logiciel libre octroi plus de liberté à ses utilisateurs en les laissant utiliser, étudier, dupliquer et modifier son contenu. Il s'oppose au logiciel dit propriétaire qui ne permet pas d'exercer simultanément les quatre libertés logicielles.
Décrite pour la première fois dans les années 1980 par Richard Stallman, et popularisée par ses campagnes très fortes via l'association FSF ou Free Software Foundation, la définition formelle du logiciel libre tient en quatre libertés :
- La liberté d'exécuter le programme comme vous le souhaitez, et à toute fin.
- La liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et le modifier comme vous le souhaitez pour votre ordinateur.
- La liberté de redistribuer les copies que vous avez reçues.
- La liberté de distribuer des copies de vos versions modifiées pour donner à toute la communauté une chance de profiter de vos modifications.
Deux de ces libertés (la liberté d'étudier le fonctionnement d'un programme et la liberté de l'améliorer) impliquent de fait, l'accès au code source et donc que le logiciel soit open source.
Un logiciel libre n’est pas nécessairement gratuit On a tendance à croire qu’un logiciel libre voudrait également dire qu’il est gratuit, ce n’est pas du tout vrai. Cette fausse croyance vient du mot anglais « free » qui veut dire à la fois libre et gratuit. Pour éviter toute confusion, l’appellation « libre software » est parfois utilisée au lieu de « free software ».
Logiciel Open Source
Comme son nom l'indique (« open »), l'idée principale de ce concept est l'ouverture. Un programme Open Source n’est pas uniquement un programme où les sources sont diffusées gratuitement mais il s’agit d’un logiciel distribué avec une licence libre où est inscrit le droit, à l’utiliser, le modifier, le redistribuer librement. C’est cela qui fait qu’un logiciel est dit « Open Source ».
L'Open Source Initiative (organisation fondée en 1998 sous l'impulsion de Bruce Perens et Eric Raymond) se focalise sur des considérations techniques. Elle est compatible avec la coexistence de logiciels dont le code est ouvert mais n'est pas libre.
Toutefois, dans la pratique, une partie significative des logiciels Open Source sont également libres.
L’Open Source repose donc sur les principes du logiciel libre, mais les fondateurs du nouveau mouvement ont défini dix conditions préalables que doit respecter un projet pour être qualifié d’Open Source :
- La redistribution doit être libre;
- Le programme doit être distribué avec le code source, sinon il doit y avoir un moyen très médiatisé pour l’obtenir sans frais;
- La licence doit autoriser les modifications et les œuvres dérivées, et doit leur permettre d'être distribuées sous les mêmes termes que la licence du logiciel original;
- Pour maintenir l’intégrité du code source de l'auteur, la licence peut exiger que les œuvres dérivées portent un nom ou un numéro de version différent de ceux du logiciel original;
- La licence ne doit discriminer aucune personne ou groupe de personnes;
- La licence ne doit pas défendre d'utiliser le programme dans un domaine d'activité spécifique;
- Les droits attachés au programme doivent s'appliquer à tous ceux à qui il est redistribué, sans obligation pour ces parties d'obtenir une licence supplémentaire;
- La licence ne doit pas être spécifique à un produit;
- La licence ne doit pas imposer des restrictions sur d'autres logiciels distribués avec le logiciel sous licence. Par exemple, la licence ne doit pas exiger que tous les autres programmes distribués sur le même support doivent être des logiciels Open Source;
- La licence doit être technologiquement neutre.
Licences
Les licences libres ont été créées dans le but de proposer une alternative aux licences propriétaires existantes, représentées par le Copyright© ou le TradeMark ™.
Les droits d’auteur sont détenus par le développeur qui a écrit le programme ou par l’entreprise qui l’emploie.
- Le détenteur de la licence définit l’utilisation qu’il souhaite faire de son programme :
- Le garder pour lui
- Le vendre à un tiers
- L’utilisation de son droit d’auteur pour conditionner l’utilisation du programme. Ces conditions seront définies dans les termes de la licence.
L’auteur des droits est libre de changer les conditions de la licence ou d’y apporter des aménagements.
- Le logiciel libre se définit par le respect de libertés fondamentales :
- la liberté d’utiliser le logiciel à n’importe quelle fin,
- la liberté de modifier le programme pour répondre à ses besoins,
- la liberté de redistribuer des copies,
- la liberté de partager avec d’autres les modifications apportées.
Quand une licence offre à ses utilisateurs toutes ces libertés, il peut être qualifié de logiciel libre (Open source).
Les licences Open Source sont classées selon plusieurs critères :
- Le respect des conditions d’une licence de logiciel libre
- La présence d’un copyleft(*) ou non (également appelé « gauche d’auteur »)
- La compatibilité avec la GNU GPL (sauf indication contraire, les licences compatibles le sont avec les versions 2 et 3 de la GPL)
- L’identification de cas spécifiques dans l’utilisation du logiciel lié.
Par contre, l’utilisateur (ou l’entreprise) final du logiciel Open Source, n’est pas libre.
En effet, il est lié par les termes de la licence fournie avec le logiciel et donc doit se soumettre aux conditions indiquées dans cette licence.
Si l’utilisateur ou l’entreprise utilisatrice refuse les conditions indiquées dans la licence, cela entraîne le non droit d’utiliser ce programme.
Ainsi, la différence fondamentale entre logiciel libre et open source apparaît qu'un logiciel est forcément open source s'il est libre mais que l'inverse n'est pas vrai : un logiciel peut être open source sans être libre au sens où l'entend la FSF, tout dépend des licences de l'open source.
Qui en sont les pionniers ?
En 1973, Ivan Illich introduit le concept d'outil convivial, dénonçant l'énormité des outils industriels, écrasant l'individu. Il souhaite créer de nouveaux outils ne dégradant pas l'autonomie personnelle en ne se rendant pas indispensable, ne nécessitant ni esclave ni maître et permettant d'élargir le rayon d'action personnel. On peut alors citer la bicyclette, le téléphone ou encore la perceuse comme outils conviviaux et les opposer à l'automobile (refaçonne les villes au détriment des autres), l'école pour tous (créé des ségrégations) ou encore les normes de constructions (empêche de construire sa propre maison librement) dans les outils non-conviviaux.
C'est ce concept qui a dû constituer une inspiration pour l'initiateur du mouvement du logiciel libre Richard Stallman, programmeur et militant pour ce dernier, il quitte son travail au MIT et lance un système d'exploitation libre, le projet GNU, en 1983. Ce système, basé sur le noyau Unix (base des systèmes PC et Androïd) ne contenant que des logiciels libres est utilisable et partageable par tous. Il popularisa par la suite le concept de copyleft, inventé par Don Hopkins, permettant aux auteurs d'utiliser, d'étudier, de modifier et de diffuser son œuvre, dans la mesure où cette même autorisation reste préservée. Ainsi l'évolution de ce travail partagé ne peut pas s'accompagner d'une restriction du droit à la copie.
Richard Stallman, aidé d'Eric Raymond, a également développé l'éditeur de texte GNU-Emacs, un système unifié et plus universel que TECO, jusqu'à présent utilisé par le MIT. Ainsi, chaque modification et apport à l'édifice doit être rendu public et partagé. S'opposant par la suite à Stallman, Eric Raymond lance l'expression "opensource" de sorte à mettre en avant l'aspect technique plutôt que l’éthique. En effet, jugeant la philosophie des logiciels libres "très séduisante" mais moralisatrice, il préfère souligner la qualité des logiciels à code source ouverts, utilitaires et économiques, améliorés et partagés en permanence par la communauté.